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samedi 26 janvier 2013

JACK l'éventreur

Singulier spectacle que la chronique pas éthique de cet homme ayant inspiré à Robert Desnos un feuilleton poétique  (jamais pathétique) publié durant l'Entre-2-guerres (goût de sang persistant?!) 
Vincent Poirier de la Cie Dodeka l'adaptera pour la scène dans une forme, désormais ultime, que je vous recommande grandement tant l'expérience est forte d'entendre le verbe aiguisé par la voix de Nicolas Rivals...de palper l'environnement sonore de Sylvain Meillan, aussi surprenant & dense que le fog londonien...d'apercevoir la sculpturale Armelle Gouget incarnant la Femme-proie et dont l'aimable figure soudainement dénuée de masque nous bouleverse par son humanité crue...Autre personnage et non des moindres: l'éclairage! Ou devrais je dire LES différents éclairages...Magnifiques! Halogène léger; flamme pétrole zipée; filament tungstène vintage; torche électrique filtrée; bec bunsen dressé;  bleuté d'alcool gélifié; reflets sanguins distillés...tout est beau, tout me plait!

photo DR
Drôle d'endroit pour cette rencontre...salle du Paradis au Lucernaire, jusqu'au 16 mars 2013, du mardi au samedi 21h

"Les incidents romanesques sont hélas trop rares dans la vie. J'attache pour ma part la plus grande tendresse aux minutes mystérieuses que je puis vivre: rencontres inopinées, coïncidences extraordinaires, émotion sentimentale, mélancolie,désir. Mais rares sont les aventures où le merveilleux terrestre consent à se manifester sous une forme impérative[...]"

Première au Lucernaire-Nicolas Rivals, impeccable et subtile (ici sous l'oeil vigilant d'une dame qu'il ne peut souffrir qu'en peinture!)
"J'ai fait ces jours derniers la plus extraordinaire rencontre qu'un journaliste puisse faire au cours d'une enquête. Je ne dirai pas que j'ai rencontré Jack L'éventreur, mais sauf mystification et mystification bien curieuse et bien étonnante, j'ai, en plein Paris, bavardé une demi-heure durant avec un homme qui l'approcha de bien près, qui sait son nom, qui connaît son sort et dont l'invraisemblable personnalité est restée secrète pour moi[...]"

Première au Lucernaire-Romain Puyelo-Armelle Gouget (admirable littéralement!)-Vincent Poirier
"Il a pu commettre en plein Londres onze crimes du 1er décembre 1887, date à laquelle on retrouvait à Whitechapel le cadavre horriblement mutilé d'une femme inconnue, jusqu'au 10 septembre 1889 où, sous la voûte d'un pont de chemin de fer on retrouvait le dernier cadavre de cette tragique série - un corps de femme, la tête séparée du tronc, les deux jambes absentes, l'estomac et le ventre perforés - sans être jamais vu, sans être jamais inquiété[...]"
Photo in-situ par Merlin Brenot


" Le médecin légiste dira qu'en présence des mutilations du corps, il est humainement impossible de les décrire avec précision. On reconnaît seulement que l'assassin agissait avec une telle décision, un tel sang-froid, que l'on pourrait croire qu'il possédait des connaissances anatomiques. Et, malgré le nombre fabuleux des coups de couteaux, aucun d'eux n'était inutile![...]"

Une des 12 oeuvres présentées dans la galerie, par des étudiants de DMA illustration, issus de l'Ecole Estienne.


"Terrible expérience que celle de cet homme entraîné à dépecer les femmes, terrible luxure que celle de cet homme dont le sang seul pouvait contenter l'appétit sensuel, terrible vie que celle de ce criminel qui, jamais découvert, toujours sur le point de commettre un nouvel exploit, vivait dans l'énervement continuel de ses nerfs, défiant victorieusement les forces de la loi et de la morale ordinaire[...]"

Celle-ci est une de mes préférées...dentelle organique?
Texte de Robert Desnos (re)paru aux Editions de l'Herne
Expo en partenariat avec l'Ecole Estienne
Vu en rentrant station Vavin...c'est cadeau!

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