Opening Night(s)
Spectacle actuellement à l'affiche du Théâtre des 2 Rives à Rouen.
Pour qui est sensible à la réflexion sur les trajectoires personnelles parmi la multitude. Aux remords plus qu'aux regrets. Aux actes manqués (plus que jamais!)
Ceux des artistes et des interprètes en particulier, qui, êtres navigants à la fragile frontière entre incarnation et assimilation de caractères (trad.littérale de la notion anglaise de personnage, plus signifiante à mon sens pour le théâtre actuel) sont plus sensibles au temps qui passe et vivent parfois comme une double-peine la constatation de leur propre vieillissement avec celui des personnages que l'on leur confie puisqu'ils ont celui du rôle...En cela, ce projet porté avec évidence par Elizabeth Macocco sur un texte-montage de Dorothée Zumstein, réunissant de grandes références sur le questionnement de la comédienne: La Mouette/Tchekhov; Opening Night/John Cromwell et la version cinématographique de Cassavetes bien sûr incarne cette femme forte et vulnérable. Très émouvante. Une Médée en détresse (mayday, mayday!!) une Mouette...non, ce n'est pas ce qu'elle a voulu dire, une actrice! Autre comédienne remarquable de cette pièce: Clémentine Verdier. Epatante en rivale fantasmatique...
Pour qui aime les beaux "objets théâtraux", la scéno de Laurence Bruley se révélera l'endroit/envers familier pour gens de théâtre (spectateurs compris...ouf!) La multiplicité des textures diffusantes, reflétantes et miroitantes les splendides lumières de Michel Tartrat et les projections vidéos de Laurent Mathieu. J'ai beaucoup aimé (entre autres) le premier monologue de l'actrice baigné par les teintes changeantes de la projection, jetant le chaud, jetant le froid sur le fil de la pensée confuse, à 2 h de la première...Je reviendrais revoir la pièce qui se joue jusqu'au 29 nov. prochain, tant le plaisir était là!
PS: le piano de Philippe Davenet, même en fond sonore, ça l'fait.
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